Santé en Région Centre au Moyen Âge et à la Renaissance
Les manuscrits médicaux médiévaux conservés en Région Centre. Le cas des manuscrits de la Trinité de Vendôme
Anna Tropia, Alexander von Humboldt Stipendiatin – Alexander von Humboldt Universität zu Berlin
Introduction
Dans le cadre du projet SaRC, mon travail a consisté à recenser les manuscrits médicaux médiévaux conservés encore aujourd’hui en Région Centre. À partir du catalogue général des manuscrits, des catalogues et de répertoires spécialisés d’histoire de la médicine (Pansier, Diels, Beccaria, Wickersheimer, Sigerist) ainsi que de bibliothèques anciennes (Kristeller, Genevois, Delisle, etc.), j’ai recensé cent-un manuscrits pour la période comprise entre le XIe et le XVIe siècle. De cet ensemble, seulement cinquante-huit ont survécu aux dégâts de la guerre : Chartres, en premier, a perdu trente-deux manuscrits, dont il ne reste plus rien, ou de simples fragments. Suivent Tours (neuf manuscrits détruits) et Vendôme (deux manuscrits détruits). La plupart des manuscrits médicaux médiévaux conservés en Région Centre se trouvent à Vendôme (trente-et-un), à Orléans (douze) et à Tours (huit) ; quelques manuscrits se trouvent aussi à Blois et à Bourges. Le but de ce travail a été de construire un répertoire des sources et des textes médicaux conservés en Région Centre, sans considérer les manuscrits dispersés hors de la Région et du pays, comme c’est le cas de la célèbre bibliothèque de l’Abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire (Fleury)[1]. Outre les sources et catalogues auparavant mentionnés, j’ai intégré à la bibliographie relative à chaque manuscrit les notes de Charles Daremberg (1817-1872) en tant que descriptif « historique ». Ces notes, conservées à l’Académie de médecine de Paris, se trouvent dans les cahiers de l’historien et forment la « Collection Daremberg »[2]. Je les ai insérées d’une part parce qu’elles constituent une mémoire des manuscrits détruits ; d’autre part car elles ont aussi influencé la bibliographie concernant ces manuscrits. C’est le cas du ms. 175 de Vendôme : il contient un texte intitulé « Liber Pauli », transcrit par Daremberg dans ses notes. Ces dernières ont été utilisées par Heiberg dans son édition de Paul d’Égine, notamment pour ne pas retenir le manuscrit de Vendôme dans la liste des manuscrits employés pour l’établissement du texte[3].
Les notes de Daremberg font aussi le lien, comme nous allons le voir, entre les manuscrits sur lesquels cette intervention se concentre : les manuscrits provenant de l’Abbaye de la Trinité de Vendôme, conservés à la Bibliothèque du Parc Ronsard de Vendôme. Il s’agit d’un cas singulier : les manuscrits 109, 172 et 175 sont parmi les plus anciens manuscrits médicaux conservés en Région Centre et n’en sont apparemment jamais sortis. Ces trois manuscrits attestent la circulation d’un corpus de textes de l’Antiquité tardive en Région Centre à l’époque qui précède la grande diffusion de traductions accomplies par Constantin l’Africain ; ils ont donc retenu la plus grande attention des chercheurs jusqu’à nos jours. Nous allons d’abord présenter le contexte dans lequel ces textes ont été copiés, puis le contenu de ces trois manuscrits, en suivant de près quelques notes de Daremberg, qui les avait étiquetés sous la rubrique « Gariopontus », en suivant à son tour l’inscription sur le dos des codex. Le nom du légendaire auteur du Passionarius semble le fil rouge de ces trois manuscrits. Toutefois, ces manuscrits ne transmettent pas le texte du légendaire auteur salernitain, mais des textes médicaux que l’ouvrage de Gariopontus réunit : d’époque contemporaine à la rédaction du Passionarius, ils témoignent donc du vif intérêt, en Région Centre, pour un corpus de textes médicaux tardo-antiques très connus depuis l’Antiquité, et destinés à avoir encore un succès de longue durée à travers Gariopontus.
Un cas particulier : la bibliothèque de la Trinité de Vendôme
Il s’agit d’un cas qui se situe pour ainsi dire à l’opposé de celui de la bibliothèque d’une autre Abbaye bénédictine de la Région Centre, la déjà mentionnée et très célèbre Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire). Si la bibliothèque de Fleury a été dispersée partout dans le monde suite aux guerres, invasions, incendies, larcins de la part des humanistes du XVIe siècle, pour finalement subir les spoliations de Guglielmo Libri, celle de l’Abbaye de la Trinité de Vendôme a été absorbée presque en entier par la bibliothèque municipale de la ville. La bibliothèque médiévale, qui possédait deux cent soixante manuscrits, en compte maintenant deux cent trente-trois ; seulement seize manuscrits provenant de l’Abbaye vendômoise se trouvent maintenant à Paris, à Chantilly et à Oxford. Les manuscrits médicaux médiévaux, parmi les plus anciens conservés en Région Centre, se trouvent tous à Vendôme. La bibliothèque municipale renferme en fait, aujourd’hui encore, le noyau le plus ancien des codices qui ont accompagné l’Abbaye dès sa fondation.
L’Abbaye de la Trinité a été fondée en 1032 par les comtes d’Anjou Geoffroy Martel et Agnès de Bourgogne, qui l’ont ensuite confiée aux moines bénédictins de Marmoutier. L’activité du scriptorium de la Trinité commence avec les premiers abbés (Rainaud Bonne Bouche, Odéric), jusqu’à l’époque du plus connu Geoffroy de Vendôme (1070-1132). Il n’y a malheureusement aucune étude spécifique sur le scriptorium vendômois. Dans son étude sur celui d’Angers[4], Jean Vezin a néanmoins remarqué la proximité stylistique entre les deux scriptoria, allant jusqu’à parler de « parenté régionale » ; de fait, il y avait un lien non seulement stylistique, mais aussi politique entre les deux scriptoria, l’Abbaye de l’Éviers d’Angers étant rattachée à celle de la Trinité et dépendante d’elle[5]. Il y avait donc des échanges continus entre les deux abbayes. Toutefois, les manuscrits de Vendôme non seulement ne possèdent pas les ligatures complexes qui caractérisent celles des centres angevins, mais sont tous caractérisés par la très grande homogénéité de l’écriture. Le même Vezin a soutenu qu’on peut aisément reconnaitre les manuscrits copiés par le scriptorium de Vendôme grâce à ses caractéristiques : lettres lourdes, « a » oncial à panse triangulaire, « g » à tête petite rejetée en arrière, et « s » et « f » à crosse très ouverte. En regardant plusieurs manuscrits vendômois du XIe siècle, on est en effet immédiatement frappé par la régularité de l’écriture, qui est très formalisée et possède un style très marqué.
« Gariopontus » et les manuscrits de Vendôme : deux « sommes » de médécine
Les manuscrits qui nous intéressent appartiennent à la première période d’activité du scriptorium vendômois et fournissent un témoignage important de la culture à l’Abbaye au XIe s. Il s’agit des manuscrits Vendôme 109, 175, et 172. Les trois sont datables de l’époque de l’abbatiat de Geoffroy de Vendôme (1093-1132). Un élément important pour leur datation est le manuscrit Vendôme 26 : il s’agit d’un Homiliaire d’Origène contenant, au f. 240r, un « Brevis », l’inventaire des ouvrages d’Augustin commandés par Geoffroy et possédés par la bibliothèque en 1119. Cette importante indication de date[6] a permis de reconstruire l’envergure de la bibliothèque de la Trinité à l’époque de Geoffroy. Le premier noyau constituant la bibliothèque de l’Abbaye de Vendôme a été étudié par Geneviève Giordanengo, qui a travaillé sur la figure de l’abbé Geoffroy ainsi que sur son œuvre. À partir de l’indication du « Brevis » du ms. Vendôme 26, Giordanengo a en effet essayé de reconstituer l’ensemble des volumes qui composaient la bibliothèque de la Trinité sous Geoffroy[7]. Selon sa reconstruction, durant l’abbatiat de Geoffroy la bibliothèque s’est enrichie de trente-six manuscrits qui ont été copiés dans le scriptorium de Vendôme, et qui se sont ajoutés au dix-huit acquis par son prédécesseur Odéric.
C’est donc à partir du ms 26 (selon des critères d’examen de l’écriture, de présence de mains de mêmes copistes, de style) que les manuscrits 109, 172 et 175 sont, tous les trois, datables de l’époque durant laquelle Geoffroy était abbé de Vendôme. Avec les manuscrits 27 (un texte liturgique qui contient, au dernier folio, un recueil de recettes) et 127 (un autre texte liturgique où l’on retrouve, vers la fin, une liste des noms des parties du corps), il s’agit des premiers manuscrits de médecine possédés par la bibliothèque de la Trinité. Les manuscrits 109, 172, 175 partagent aussi d’autres caractéristiques : formelles (date, écriture, mêmes copistes, mais format différent[8]) et, tout particulièrement, textuelles, au niveau du contenu. Ils contiennent le même chapitre d’Alexandre de Tralles, le « De mulsa », de nombreux chapitres de Théodore Priscien ; des antidotaires importants pour leur envergure, et dont les noms sont souvent traduits du grec ancien – ce qui pourrait indiquer une provenance du sud de l’Italie pour ces recettes[9]. Les trois manuscrits fournissent un témoignage de la connaissance des textes médicaux de l’Antiquité tardive en Région Centre à l’époque qui précède le grand essor de l’École de Salerne (XIe s.) ; c’est principalement pour cette raison que, au XIXe s., ils ont attiré l’attention de nombreux spécialistes, comme Daremberg, qui les a partiellement transcrits dans ses notes sous la rubrique « Gariopontus »[10], ainsi que, plus tard, celle de l’historien Augusto Beccaria, qui a étudié les manuscrits de la période pré-salernitaine[11]. Dans les manuscrits 109 et 175 sont en fait présents de nombreux fragments et chapitres que l’on retrouve aussi dans le texte connu sous le nom de Passionarius attribué à Galien, mais dont l’auteur serait le médecin de Salerne Gariopontus (995?-1059 ?). Il s’agit d’une figure presque de légende : nous savons peu de chose sur cet auteur, s’il était un médecin ou bien un professeur de médecine[12]. Sans doute s’agit-il d’un personnage connu à son époque, car Pierre Damien le cite dans une lettre adressée au moine Landulphus de Milan[13]. Actif à Salerne, Gariopontus aurait été le maître de Petroncello, de Trotula et d’Alfano, l’archevêque de Salerne.
À partir du XIe siècle, le Passionarius de Gariopontus a été un vrai texte à succès, très copié et présent dans une très grande quantité de manuscrits : comme Henry Sigerist l’avait déjà observé, Gariopontus « est virtuellement partout »[14]. Eliza Glaze, qui travaille à la première édition de ce texte, a recueilli un corpus de quarante-quatre manuscrits contenant le Passionarius pour la seule période comprise entre 1050 et 1225[15]. Gaze a exclu les manuscrits de Vendôme car ils ne transmettent le Passionarius, mais seulement des parties qui le composent. Il faut également préciser que le même Passionarius est, à son tour, un assemblage de textes anciens, édités par Gariopontus : ce texte n’est qu’une practica réunissant les chapitres des textes les plus connus, surtout en Italie du sud, dans le haut Moyen Âge[16]. On y trouve le tardo-antique De medendi methodo ad Glauconem attribué à Galien (deux livres), le Liber tertius, attribué également à Galien ; les chapitres de Caelius Aurelianus (les traités des maladies aiguës et des maladies chroniques, tantôt mentionnés comme livre d’Aurelius, tantôt comme livre d’Esculapius), l’Euporiston de Théodore Priscien ; des excerpta de la Therapeutica d’Alexandre de Tralles ; un traité De podagra. Le Passionarius est structuré selon l’ordre conventionnel a capite ad calcem, typique des manuels tardo-antiques : le livre I a donc pour objet la tête, le cerveau et les nerfs ; le livre II les poumons et les organes du thorax ; le livre III l’abdomen et la région pelvienne ; le livre IV, les problèmes musculaires et articulaires ; le livre v s’occupe de la dermatologie ; les livres VI et VII, de la fièvre et des variétés de fièvre.
Si les manuscrits de Vendôme ne sont pas des témoins du Passionarius en entier, ne transmettant pas le texte de Gariopontus dans son intégralité, ils sont tout de même très importants en ce qui concerne la transmission de chacune des parties composant l’ouvrage de Gariopontus ainsi que d’autres textes anciens. Autrement dit, si Gariopontus a édité et réuni dans son Passionarius quelques textes médicaux parmi les plus populaires et connus de l’Antiquité tardive, les manuscrits vendômois 109, 172 et 175 transmettent un choix de mêmes textes contenus dans cet ouvrage, et en sont contemporains. Cette réédition de textes tardo-antiques menée par le médecin de Salerne à travers le Passionarius pourrait être qualifiée d’« opération éditoriale ». Ce qui peut expliquer pourquoi sur les dos de ces manuscrits on trouve l’étiquette « Gariopontus », aussi bien que dans les notes de Daremberg. Glaze a remarqué que, durant le XIe s., le même Passionarius circulait souvent dans des miscellanées contenant aussi la Dieta Theodori, le De passionibus mulierum, l’Antidotarium magnum, l’Alphabetum Galieni, le commentaire aux Aphorismes[17] : c’est qui est exactement le cas des manuscrits de Vendôme 109, 172 et 175, qui contiennent la Dieta Theodori (175), le commentaire aux Aphorismes d’Oribase (172), une collection des fragments sur les maladies des femmes (l’Euporiston, dans 109 et 175, et une collection des fragments sur les femmes, dans 175) ainsi que des antidotaires d’une ampleur considérable, et comprenant des recettes parmi les plus connues de l’Antiquité.
Les textes
Une autre caractéristique des mss de Vendôme 109, 172 et 175 est qu’ils partagent nombreux éléments textuels. Le premier (peut-être le plus frappant, d’autant plus que les trois textes sont rédigés dans une écriture très formalisée et proche[18]) est le texte que l’on retrouve, au premier folio de chaque ms – on pourrait presque dire en frontispice –, le De mulsa (l’hydromel). Il s’agit d’un extrait de la Therapeutica d’Alexandre de Tralles (VIe s.)[19], concernant un traitement pour les yeux. Dans son étude sur la transmission latine d’Alexandre, David Langslow a observé que cela dépend, probablement, d’un choix précis de la part des copistes, notamment celui de reproduire « such an high-recommended remedy »[20]. Le même Alexandre avait d’ailleurs exalté son remède : « Nescio enim si ante ab aliquo tam magnum inventum fuerit adiutorium » (« J’ignore si avant moi quelqu’un s’était déjà servi de ce très bon remède »). Le chapitre « de mulsa » est donc un texte d’Alexandre que les trois manuscrits partagent, alors que seulement le ms 109 contient un grand nombre d’excerpta de la Therapeutica d’Alexandre (une practica a capite ad calcem, qui eut une très large diffusion au Moyen Âge). Langslow n’a pas manqué de souligner l’importance du ms 109 parce qu’il contient bien soixante-cinq chapitres de la Therapeutica, notamment vingt-deux pour le Livre I, et quarante-trois pour le Livre II. À partir de l’ordre des chapitres, il a établi la relation entre ce codex et deux parmi les plus complets contenant la Therapeutica : le ms Paris BnF lat. 9332 (début du IXe s.) et le ms. de Montecassino, Archivio della Badia 97 (début du Xe s.), dont il partage les fautes[21]. Le manuscrit 109, néanmoins, est incomplet, ne contenant pas en entier la Thérapeutique d’Alexandre. Une autre particularité de ce manuscrit est la double version interlinéaire du texte d’Alexandre : au 61v, le même texte, correspondant à la seconde partie du chapitre 114 de l’édition de Lyon, a été copié deux fois sur deux lignes différentes. Cette intervention est assez intéressante pour deux raisons : elle montre premièrement l’intérêt pour la Practica Alexandre et, deuxièmement, nous laisse entrevoir une emendatio accomplie par le copiste directement sur le texte.
Un autre texte contenu soit dans 109 soit dans 175 est l’Euporiston de Théodore Priscien (IVe-Ve s.)[22]. Dans le ms 109, on trouve une large partie du livre II de l’Euporiston, véhiculé par le quatrième livre du De medendi methodo ad Glauconem attribué à Galien : si l’on compare ce texte à l’édition de l’Euporiston préparée par Rose[23], on y retrouve tous les chapitres ici présents. Wickersheimer a donné une liste des correspondances dans son inventaire des manuscrits latins de médecine du Haut Moyen Âge[24]. Les manuscrits de Vendôme 109 et 175 transmettent aussi le troisième livre de l’Euporiston de Théodore Priscien, le Gynecea, dont on trouve huit chapitres dans le manuscrit 109 et dix (c’est-à-dire le livre entier) dans le manuscrit 175. Toutefois, pour son édition de l’Euporiston (1894), Rose n’a retenu que le codex de Vendôme 109 : même s’il possède l’ensemble des dix chapitres du livre, le texte contenu dans le ms. 175 ressemble beaucoup plus à un remaniement, à un abrégé du troisième livre de l’Euporiston – ce qui peut aussi constituer, d’ailleurs, une raison d’intérêt.
Conclusions
Les textes contenus dans les trois mss de Vendôme présentés ici sont de véritables textes dans les textes : le De medendi methodo ad Glauconem, par exemple, contient des chapitres de l’Euporiston (du deuxième livre, le Logicus). Ces textes conflueront dans celui diffusé à partir du XIe s. sous le nom de Passionarius, dont ils constituent le livre « de febribus ». Les manuscrits de Vendôme 109, 172 et 175 contiennent une sélection de mêmes textes du Passionarius, un ouvrage qui rassemble des textes médicaux parmi les plus connus depuis l’Antiquité tardive. Ce texte a été rédigé par Gariopontus de Salerne à une époque à peu près contemporaine de celle où ces manuscrits ont été copiés à Vendôme. Soit dans le cas de Gariopontus soit dans celui des manuscrits vendômois, nous sommes presque face à un puzzle, parce que les textes les plus connus de l’Antiquité tardive sont morcelés et distribués dans des configurations éditoriales différentes. On pourrait donc se demander quelles étaient les intentions des copistes de Vendôme – car non seulement nous sommes face à un puzzle de textes, mais aussi à des similarités entre ces trois manuscrits si proches. On pourrait peut-être observer que, si en tant qu’unité codicologique ils ne reproduisent pas la structure d’un manuel tardo-antique a capite ad calcem, ils en gardent, néanmoins, le caractère « pratique » : la présence d’une très grande quantité d’antidotes, recettes, notes marginales, corrections et ajouts de recettes, jusqu’au XVe siècle[25], attestent que ces manuscrits ont été utilisés, en premier lieu, en tant que manuels, comme véritables précis médicaux – et ont donc eu un usage pratique.
Afin de faciliter la lecture de cet article, les notices des différents manuscrits ont été abrégées. Pour consulter la notice complète, cliquer sur le lien apparaissant à la fin de chaque annexe.
Annexe I : Vendôme 109
Établissement : Vendôme, Bibliothèque du Parc Ronsard
Cote : 109 (f. 1r)
Origine : Abbaye de la Trinité de Vendôme
Datation : Datable de l’abbatiat de Geoffroy de Vendôme (1093-1132).
Description matérielle : Codex ; parchemin ; 144 f. à 2 col., 306 sur 216 mm ; demi-rel. Très endommagé par l’humidité, qui a rogné le bord supérieur du manuscrit, et a créé des plis dans les ff. Présence de trous dans le parchemin (ex. f. 50). Le ms était d’un format plus grand à l’origine (v. f. 41r, il y a une note marginale désormais lisible seulement en partie) et a été recoupé ensuite. Plusieurs mains. Présence de corrections et ajouts, notes marginales. Étiquette sur le dos : « Gariopontus et Theodorus medici et quaedam alia »
Ex-libris : «Veteris bibliothecae monasterii Vindocinensis congregationi Sancti Mauri » (XVIIe s., f. 1r) ; « Congregationis Sancti Mauri » (XVIIIe s., f. 2r).
Notes : Reliure du XIIe s. Le f. 144 est une ancienne contregarde. Le ms a été entièrement numérisé dans le cadre du Projet SaRC ; reproductions accessibles en ligne sur la base Medium, Irht.
Contenu :
- 1r : Alexandre de Tralles, « De mulsa »[26].
- 1v-35v : Galien, De medendi methodo ad Glauconem[27].
- 35v-50r : Galien, Liber tertius. F. 35v : « Incipiunt capitula libri tertii ». Suit une table[28] de soixante-dix-neuf chapitres numérotés, le texte en comptant quatre-vingt.
- 50v-58r : « Incipiunt libri IIII capitula ejusdem Galieni » (correspond à Théodore Priscien, Euporiston, II). Suit une table de quinze chapitres numérotés, le texte en comptant seize, après l’intercalation (f. 54v-55r) d’un chapitre « De anatimias capitis », numéroté XI[29].
- 59r-65v : Alexandre de Tralles, extraits de la Practica[30].
- 66r-86v : Fragments ex Aurelii libro secundo[31]qui correspond à Esculapii libri, chap. 25-27, 7-9, 15[32], et Practica Alexandri, livre II, chap. 180-184, etc.
- 87r-87v : Ps.-Galien, De dynamidiis.
- 87v-88r : Fragmenta ex Caelii Aureliani Medicinalium Responsionum Libris[33].
- 88v : Fragment sur le vin : « Vinum ameneum, idest bene album; (…) »[34]
- 88v-91v : Theodorus, Euporiston liber III : Gynecea.
- 92r-94v : Scribonius Largus, excerpta (éd. Fischer-Sconocchia, v. Bibliographie).
- 94v-97r : Ps.-Galien, De catharticis[35].
- 97v : Extrait de la Synopsis ad Eustathium d’Oribase, « De tempore minutionis ».
- 97v-98r : Recettes (première ligne du f. 97v illisible à cause de l’humidité)
- 98r-134v : Liber Dynamidii.
- 134v-137v : « Incipit Liber Dietarum[36] diversorum medicorum hoc est Alexandri Italiarum »
- 137v-138r : Recettes et noms des plantes[37]
- 138v-140r : Sapientia artis medicine
- 140r-142v : Suite du liber Diaetarum Alexandri et aliorum.
- 143r : vide. F. 143v : Recettes (ajout du XIIe s.)
Commentaire : Le ms Paris, Académie de Médecine, « Collection Daremberg » 430 (1310) contient la transcription de Vendôme 109 jusqu’au f. 134 (f. 1r : « Parisiis 1861 »). Au f. 288r, Daremberg note : « La collation à encre rouge est sur un manuscrit de Vienne num. 68 olim med. ; ce qui est entre crochets vient de déchirure de ms ». Il ajoute entre les lignes au crayon : « nouveau poursuite ». Les ff. 2-5 portent « au crayon les variantes d’après Vendôme 172 f. 1r » (le « De Mulsa » d’Alexandre de Tralles). À partir de la transcription faite par Herfs (p. 1-188), son collaborateur, Daremberg a aussi noté les correspondances entre les textes contenus dans le ms 109 et les chapitres du Passionarius de Gariopontus.
Catalogue : H. Omont, CGM, III, p. 425-26.
Éditions : Alexandre de Tralles, Practica Alexandri yatros greci, Lugduni, Fr. Fradin, 1504 ; Galien, Ad Glauconem de medendi methodo : Galeni librorum pars quarta, Venetiis, 1525 ; Ps. Galien, Liber tertius, éd. par K.-D. Fischer : Id., « Galeni qui fertur ad Glauconem Liber Tertius ad fidem codici Vindocinensi 109 », in Galenismo e Medicina Tardoantica. Fonti greche, latine e arabe. Atti del Seminario internazionale di Siena 2002, a cura di I. Garofalo e A. Rosselli, Napoli, Annali dell’Istituto universitario orientale di Napoli, 2003, p. 295-338 ; Theodore Priscien, Theodori Prisciani Euporiston libri III cum physicorum fragmento et additamentis pseudo-Theodoreis, editi a Valentino Rose. Accedunt vindiciano Afri quae feruntur reliquae, Lipsiae, Teubner, 1894 ; Manzanero Cano Francisco, Liber Esculapi (Anonymus Liber Chroniorum). Edición critíca y estudio. Madrid, diss. phil. Universidad Complutense, 1996 ; Ps.-Galien, De catharticis, éd. Diomedes Bonardus, Venetiis, 1490 ; Oribase, Synopsis ad Eustathium : Oribasii Collectionum medicarum reliquiae. Eclogae medicamentorum (I. Raeder, ed.), CMG vi 2. 2, Leipzig-Berlin, 1933 ; C. Plinius Secudus, Liber V, dans De re medica, Basileae, in aed. Andreae Cratandri, 1528 ; M. Wlaschky « Sapientia artis medicinae. Ein frühmittelalterliches Kompendium der Medizin », Kyklos, 1, (1928) p. 103-113.
Bibliographie : Bernard Montfaucon, Bibliotheca bibliothecarum manoscriptorum nova, Paris, 1739, 2 tomes, II, Catalogus mss. monasterii S. Trinitatis de Vindocino, Codices in fo., p. 1203 ; Friedrich Gustav Haenel, Catalogus librorum manuscriptorum: qui in bibliothecis Galliae, Helvetiae, Belgii, Britanniae M., Hispaniae, Lusitaniae asservantur, nunc primum editi a D. Gustavo Haenel, Lipsiae, sumptibus I. C. Hinrichs, 1830, p. 494 n. 104 ; Catalogue général des manuscrits… (CGM), III (Paris, Plon, 1885), p. 425-6 ; Pierre Pansier, Catalogue des manuscrits médicaux des bibliothèques de France, Première partie : Manuscrits des bibliothèques autres que la Bibliothèque Nationale de Paris, « Archiv für Geschiche der Medizin », 2 (1908), p. 1-46 , v. (sur 109) p. 4, p. 8, p. 14, p. 19, p. 34, p. 41, p. 42 ; Hermann Diels, Die Handschriften der antike Ärtze, Berlin, Reimer, 1905, I, p. 94 ; II (Berlin, 1906), p. 12-13 ; Lynn Thorndike, A history of magic and experimental science, I, p. 577, n. 2 et p. 578 n. 1 ; Henry E. Sigerist, « A summer of research in European librairies », Bulletin of the Institute of the history of medicine, 10, vol. 2, 1934, p. 582 ; Id., « Early Mediaeval medical texts in manuscripts of Vendôme », Bulletin of the History of Medicine, 14, (1943), p. 68-113 ; Id., Studien und Texte zur frühmittelalterlichen Rezeptliteratur, Leipzig, Topos, 1977 ; Ernest Wickersheimer, Les manuscrits latins de médecine du Haut Moyen Âge dans les bibliothèques de France, Paris, 1966 ; Loren C. MacKinney, « Dynamidia in medieval medical literature », Isis, 24, (1935-1936), p. 400-414, sur 109, p. 402, n. 9 ; Augusto Beccaria, I codici di medicina del periodo presalernitano (secoli IX, X e XI), Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 1956, p. 185-188 ; Ernest Wickersheimer, op. cit., p. 175-181; Thorndike-Kibre, op. cit., p. 908 ; Halleux-Opsomer Carmelia, « Un herbier médicinal du Haut Moyen-Âge : l’Alphabetum Galieni », dans History and Philosophy of the Life Science, 4 (1), 1982, p. 65-97 ; Geneviève Giordanengo, « La bibliothèque de Geoffroy de Vendôme (1039-1132) », Cahiers de Civilisation médiévale, 41, avril-juin 1998, p. 105-125 ; p. 117, p. 125 ; Klaus-Dietrich Fischer, « Bisher unberücksichtig Handschriftenfunde zur Überlieferung der Werke des Caelius Aurelianus », dans Le traité des Maladies aiguës et des Maladies chroniques de Cælius Aurelianus. Nouvelles approches. Actes du colloque de Lausanne, 1996, textes réunis et édités par P. Mudry, avec la collaboration de O. Bianchi et D. Castaldo, Nantes, 1999, p. 141-176 ; Id., « Galeni qui fertur ad Glauconem Liber Tertius », in Galenismo e Medicina Tardoantica. Fonti greche, latine e arabe. Atti del Seminario internazionale di Siena 2002, a cura di I. Garofalo e A. Rosselli, Napoli, 2003, p. 101-32 et p. 283-346 (Annali dell’Istituto universitario orientale di Napoli, Quaderni, 7) ; Id., « Die Quellen des Liber passionalis », in A. Ferraces Rodríguez (ed.), Tradición griega y textos médicos latinos en el período presalernitano. Actas del VIII coloquio Internacional Textos Médicos Latinos antiguos (A Coruña, 2-4 septiembre 2004). Servizo de Publicacións Universidade da Coruña, 2007, p. 105-125 ; Id., « Die Antidotos des Zopyros und andere Fundstücke zu Scribonius Largus », in D. Langslow and B. Maire (éds.), Body, Disease and Treatment in a Changing World. Latin texts and contexts in ancient and medieval medicine. Lausanne, éditions BHMS, 2010, p. 147-160 ; Rodríguez Arsenio Ferraces (éd.), Isidorus medicus. Isidoro de Sevilla y los textos de medicina. A Coruña, Servizo de Publicacións, Universidade da Coruña, 2005, p. 121, 122 ; Carmen Codoñer, « La réception d’Isidore de Séville durant le Moyen Âge tardif », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 16, (2008), p. 17-37 ; Sergio Sconocchia et Klaus-Dietrich Fischer, « Nuovi excerpta scriboniani tra tardo e antico medioevo », Rivista di filologia e di istruzione classica, 136, (2008), fasc. 3, p. 267-311 ; David R. Langslow, The Latin Alexander Trallianus. The text and transmission of a late Latin medical book, London, Society for the promotion of Roman studies, 2006 ; Sergio Sconocchia, « Greek Medicine in Scribonius Largus’ Compositiones », dans ‘Greek’ and ‘Roman’ in Latin Medical Texts, éd. par Brigitte Maire, Leiden, Brill, 2014 ; C’est cité p. 344-5 ; Maria Teresa Santamaría Hernandez, « La transmisión altomedieval de fragmentos de Oribasio latino con el De Catharticis pseudogalénico », dans Galenos, 7 (2013), p. 33-43.
Annexe II : Vendôme 172
Cote : 172 (f. 1r)
Provenance : Vendôme, Abbaye de la Sainte-Trinité
Datation : XIe s. (1093-1132)
Description matérielle : Codex, parchemin, 72 f., 237×182 mm, reliure en peau blanche
Notes : Le ms est très endommagé par l’humidité, notamment à partir du f. 31, les bords du ms sont de plus en plus rognés. Il a été entièrement numérisé dans le cadre du Projet SaRC ; reproductions accessibles en ligne sur la base Medium, Irht
Contenu :
- 1r : Mulsa Alexandri.
- 1v-11r : Hippocrate, Aphorismes[38]. Liste des aphorismes numérotés.
- 11r-72r : Commentaire d’Oribase aux Aphorismes d’Hippocrate.
Commentaire : Ernest Wickersheimer (op. cit., p. 184) observe que ce ms est le seul texte antérieur au XIIe s. où le nom d’Oribase apparaisse ; à cet auteur est attribué seulement le prologue alors que le reste du commentaire est attribué « à plusieurs philosophes, physiciens et anthrosophystes » (v. f. 12r). Augusto Beccaria (op. cit., p. 188), ainsi qu’Ernest Wickersheimer (op. cit., p. 184), ont affirmé que ce texte a pu servir de base pour l’édition du commentaire aux Aphorismes attribué à Oribase (Paris, 1533).
Éditions : Jean Gonthier d’Andernach, Oribasii… Commentaria in aphorismos Hippocratis hactenus non visa Joannis Guinterii Andernaci…industria…aedita, Parisiis, ex officina Simonis Colinacei, 1533 ; I. Müller-Rohlfsen, Die lateinische ravennatische Übersetzung der hippokratischen Aphorismen aus dem 5./6. Jahrhundert n. Chr. Textkonstitution auf der Basis der Übersetzungscodices, Hamburg, 1976.
Bibliographie : Montfaucon, Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova, op. cit., II, p. 1204 (Codices in quarto) ; Haenel, op. cit., 496, n. 168 ; CGM, op. cit., III, p. 450 ; Diels, I, 16 ; Diels, op. cit., II, p. 73 ; Pansier, Catalogue des manuscrits médicaux des bibliothèques de France, op. cit., I, 4, 23, 33 ; Sigerist, « A summer of research », op. cit., p. 582 ; Id., « Early mediaeval medical texts in manuscripts of Vendôme », p. 89-91 ; Beccaria, I codici di medicina del periodo presalernitano, op. cit., p. 188-189 ; Thorndike-Kibre, op. cit., p. 908 ; Wickersheimer, Manuscrits latins de médecine du haut Moyen Âge dans les bibliothèques de France, op. cit., p. 182-184 ; William of Doncaster, Explicatio aphorismatum philosophicorum. éd. par O. Weijers, Leiden, Brill, 1976, p. 4 ; O’ Boyle Cornelius, The Art of medicine. Medical teaching at the University of Paris. 1250-1400. Leiden, Brill, 1998, p. 86 n. 13 ; Giordanengo, « La bibliothèque de Geoffroy de Vendôme (1093-1132) », op. cit., p. 111, p. 125 ; Bibliothèque Municipale de Vendôme, op. cit., p. 20, n. 32 ; p. 31, p. 240 ; Sibylle Ihm, Clavis Commentariorum der antiken medizinischen Texte, Leide, Brill, 2001 (v. pour Oribase) ; Jean Vezin, « Onze reliures de la Trinité de Vendôme réalisées sous l’abbatiat de Geoffroy (1093-1132) », dans La tradition vive, Mélanges d’histoire des textes en l’honneur de Louis Holtz, Paris-Turnhout, Brepols, 2003, p. 45, p. 51 ; Arsenio Ferraces Rodríguez (éd.), Isidorus medicus. Isidoro de Sevilla y los textos de medicina. A Coruña, Servizo de Publicacións, Universidade da Coruña, 2005, p. 23, p. 27, p. 104 ; D. R. Langslow, The Latin Alexander Trallianus. The text and transmission of a late Latin medical book, p. 58-9, p. 101-102 ; Manuel E. Vázquez Buján, « The Ancient Latin Commentary on the Hippocratic Aphorisms on the Threshold of the Twelfth Century », dans ‘Greek’ and ‘Roman’ in Latin Medical Texts. Studies in Cultural Change and Exchange in Ancient Medicine. Éd. par B. Maire, Leiden, Brill, 2014, p. 355, p. 357, p. 360, p. 363 ; Gerd Vanja Maria Haverling, « On the Terminological Variation in the Late Latin Translation of the Hippocratic Aphorisms », dans ‘Greek’ and ‘Roman’ in Latin Medical Texts, p. 369-70.
Annexe III : Vendôme 175
Cote : 175 (f. 3r)
Origine : Vendôme, Abbaye de la Sainte-Trinité
Datation : Datable de l’abbatiat de Geoffroy de Vendôme (1031-1132)
Description matérielle : Recueil formé de deux mss primitivement distincts : 195×120 mm. (f. 3-46) et 180×115 mm. (f. 47-151). Parchemin, 151 f., reliure en peau blanche. Les deux parties du manuscrit ont été réglées à la pointe sèche. Dans la première partie (f. 3-46) le texte est sur deux colonnes (trente-neuf lignes) ; toutes les initiales sont en rouge. Dans la deuxième, le texte remplit toute la page (trente-trois lignes) ; seulement le premier folio (ff. 25r-v ; 47r-v) a une lettre initiale colorée en rouge. Plusieurs copistes. Foliotation continue. Sur le dos du ms, étiquette en papier : « Gariopunti Passionarius, idem aliter, Theodori Diaeta, De morbis mulierum, Antidotarium »
Notes : Présence de trous dans le parchemin (ex. f. 48r). Présence de corrections et ajouts (ex. f. 3). Sur le bord supérieur du f. 2r, on trouve les noms des ingrédients des recettes médicales en français, dans une écriture du XIVe s.
Histoire et provenance : Sur le f. 1v on lit (écriture du XIIe s.) : « Negre ne calde possunt Abbas Rainarde ». Selon Beccaria, il s’agirait d’une invocation à l’abbé Rainardus (Raynaud « Bonne bouche »), l’un des fondateurs de l’Abbaye de la Trinité (Beccaria, op. cit., p. 189 ; Gallia christiana, VIII, 1366, Parisiis, 1744).
Contregarde : La contregarde supérieure provient d’un lectionnaire du XIe s. (Lévitique, cap. XIX, v. 9-20). La contregarde inferieure est tirée d’un lectionnaire du XIIe s. Quelques taches d’humidité (par exemple, f. 3r).
Contenu :
- (f. 2– 46v[39])
- 1r. : 2 Recettes (XIVe s.)
- 2r-2v : « Mulsa Alexandri»
- 3r-41r. (Esculapius) Liber medicinalis de dolore totius corporis. Suit une liste de cinquante-quatre chapitres numérotés[40]
- 40v-41r : Medicamina ad podagram[41]
- 41r-42r : Cassius Felix, De medicina[42]
- 42r-44v : Antidotarium
- 44v-45r : Ps.-Hippocrate, Epistula de virginibus. F. 45v-46v : blanc.
- (f. 47r-151r)
- 47r-93v : Liber Esculapii
- 93r-94r : De libro Alexandri Catartico Diadrodon
- 94r-97v : Theodorus, Dieta
- 97v-99v : Theodorus Priscianus, Euporiston liber III. Gynaecia
- 97v-101r : De pessis Cleupatre[43].
- 101r-104r : « Cura omnium causarum matricis »[44]
- 104r-106v : Fisicum medicinalis (autre texte de gynécologie, inédit)
- 106v-108v : Ps.-Paulus, Liber de Gynaeciis[45]
- 108v-133v : quatre-vingt-onze antidotes numérotés
- 123r-133v : Suivent d’autres antidotes non numérotés
- 133r-133v : Recettes diverses.
- 134r-150 : Liber ad Glauconem secundum Aurelianum de positione membrorum omnium interaneorum[46]. Le texte s’arrête au chapitre 50 (« De creticis diebus »), au f. 150v. Suivent deux épreuves d’écriture (XIIe s. ?) et une ajoutée au XVe s. : « Si tu vis esse sanus de dentibus, accipe merdam de cane et de equo et move simul, et ungue mane et sero ; si tu vis habere barbam, accipe merdam Chatulli et follium de zeneo et move et accipe de vino posse et post ungue bene et denuo faciens emendabis. tibi. » En bas : « Ne facias aliis quod tibi non vis fieri. »
- 151r-v : Recettes et notes (XIe-XIIIe s.). En bas de page, dans une écriture du XVe s., on lit : « Omnibus hec visuris et audicturis Johannis permissione divina humilis »
Commentaire : Le ms 427 de la « Collection Daremberg » (Paris, Académie nationale de Médécine) contient la transcription du Liber Esculapii (f. 155r) et le début de l’Antidotaire (f. 156r). Le ms 431 contient la transcription complète des ff. 1r-134v ; le ms 432, celle des ff. 94r-133r.
Éditions : Cassius Felix, De medicina, …, editus a Valentino Rose, Lipsiae, 1879, in-16 ; Cassius Felix, De la médecine. Éd. A. Fraisse, Paris, Les Belles Lettres, 2002 (le codex rentre dans la liste des mss cités) ; Klaus-Dietrich Fischer, « An edition and translation of the pseudo-Hippocratic Epistula de virginibus », dans Testi medici latini antichi. Le parole della medicina : Lessico e storia. Atti del VII Convegno Internazionale, éd. par S. Sconocchia et F. Cavalli, Bologna, Patron editore, 2004, p. 211-226 ; Ps.-Plinius, Physica Plinii Bambergensis (Cod. Bamb. med. 2, fol. 93v-232r). éd. par A. Önnerfors, Hildesheim, Olms, 1975.
Bibliographie : Haenel, op. cit., p. 496 n. 202 ; Diels, II, p. 23 ; CGM, III, p. 451-53 ; H. E. Sigerist, « Early mediaeval texts in manuscripts of Vendôme », dans Bulletin of the history of medicine, 14, (1943), p. 97-113 ; Pansier, I, p. 4, p. 8 ; Beccaria, p. 189-192 ; Collection Daremberg, Paris, Bibliothèque de l’Académie de médecine, ms 431 (1311) : « Gariopontus, liber medicinalis, etc. Copie d’une partie du ms. 175 de la bibliothèque de Vendôme – 422 f. » ; coll. Daremberg, 432 (1312) : « Traités de médecine de Theodorus Priscianus, de Paul d’Egine, Antidotaire, etc. Copie d’une partie du ms. 175 de la Bibliothèque de Vendôme » ; Thorndike-Kibre, op. cit., p. 53, p. 908 ; Wickersheimer, Manuscrits latins de médecine, op. cit., 118, p. 184-190 ; Penelope Johnson, Prayer, Patronage and Power : the Abbey of La Trinité, Vendôme, 1032-1187, New York, London, New York University Press, 1981, p. 160 n. 46, p. 167 ; James Noel Adams, The Latin Sexual Vocabulary, London, G. Duckworth, 1982, p. 93 ; Monica H. Green, The transmission of ancient theories of female physiology and disease through the early Middle Ages, PhD thesis, Princeton, 1985, p. 162-163 ; Id., « The De genecia attributed to Constantine the African », Speculum, 62, (1987), p. 308 n. 35 ; Giordanengo, « La bibliothèque de Geoffroy de Vendôme », op. cit., p. 117, p. 125 ; Bibliothèque Municipale de Vendôme, op. cit., p. 20, n. 32, p. 241 ; Monica H. Green, « Mediaeval Gynaecological Texts : a Handlist », dans id., Women’s Healthcare in the Medieval West. Texts and Contexts, Ashgate, 2000, p. 10-11, p. 12, p. 15, p. 26 ; Klaus-Dietrich Fischer, « Die pseudohippocrakische Epistula de virginibus. Bemerkungen zu ihrer Textüberlieferung und zu ihrem Vocabular », Les Études Classiques, 70, (2002), p. 101-122 ; Jean Vezin, « Onze reliures de la Trinité de Vendôme sous l’abbatiat de Geoffroy (1093-1132) », dans La tradition vive, Mélanges d’histoire des textes en l’honneur de Louis Holtz, Paris-Tournhout, Brepols, 2003, p. 43-52, p. 44, 52 ; David Langslow, The Latin Alexander Trallianus, p. 58, p. 59, p. 102 ; Arsenio Ferraces Rodríguez, « Accidentes de transmissión y fuentes de una compilación alfabética altomedieval », dans Id. (ed.), Tradición griega y textos médicos latinos en el período presalernitano. Actas del VIII coloquio Internacional Textos Médicos Latinos antiguos (A Coruña, 2-4 septiembre 2004). Servizo de Publicacións Universidade da Coruña, 2007, p. 87-103 ; Klaus-Dietrich Fischer, « Die Antidotos des Zopyros und andere Fundstücke zu Scribonius Largus », dans Body, Disease and Treatment in a Changing World. Latin texts and contexts in ancient and medieval medicine. éd. par D. Langslow and B. Maire, Lausanne, éditions BHMS, 2010, p. 147-160 ; Gerd V. M. Haverling, « On Terminological Variation in the Late Latin Translation of the Hippocratic Aphorisms », dans ‘Greek’ and ‘Roman’ in Latin Medical Texts. Studies in Cultural Change and Exchange in Ancient Medicine. Éd. par B. Maire, Leiden, Brill, 2014, p. 369, n. 2 ; L. López Figueroa, « From Cassius Felix to Tereoperica », dans ‘Greek’ and ‘Roman’ in Latin Medical Texts, op. cit., p. 390 n. 20 ; Monica H. Green, « Genecia Cleopatre » (publié sur la page Academia.edu de l’auteur, mis à jour en 2015).
Notes
[1] Dans la phase initiale de ce travail, je me suis tout de même penchée sur ce cas particulier. À partir du texte de Mostert (Marco Mostert, The library of Fleury : a provisional list of manuscript. Hilversum, Pays-Bas, Verloren, 1989) ainsi que de nombreux travaux d’Élisabeth Pellegrin (voir, par exemple, Élisabeth Pellegrin, Bibliothèques retrouvées : manuscrits, bibliothèques et bibliophiles du Moyen Âge et de la Renaissance. Recueil d’études publiées de 1938 à 1985. Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1988), j’ai recensé les manuscrits de médecine qui ont sans doute appartenu à la bibliothèque de Fleury. Il s’agit d’un recensement schématique et conduit sur des critères simples, comme la présence de l’ex-libris de l’Abbaye, le seul but étant celui de faire une liste de textes médicaux qui ont appartenu à la bibliothèque de Fleury avant la dispersion.
[2] Je tiens à remercier, pour son aide et sa disponibilité, le Directeur de la Bibliothèque de l’Académie nationale de Médicine, Monsieur Jérôme van Wijland. Je remercie également le professeur Klaus-Dietrich Fischer pour sa patiente relecture des notices des manuscrits ainsi que pour ses observations précieuses.
[3] Cf. Pauli Aeginatae libri tertii interpretatio latina antiqua. Éd. par J. L. Heiberg, Leipzig, Teubner, 1912, Praefatio, VI-VIII.
[4] Jean Vezin, Les scriptoria d’Angers au XIe siècle, Paris, Champion, 1974.
[5] Ibid., p. 102ss.
[6] Cf. Charles Samaran et Robert Marichal, Catalogues des manuscrits en écriture latine portant des indications de date, de lieu ou de copistes, t. 7, éd. par M. C. Garand, G. Grand, D. Muzerelle. Ouest de la France et pays de la Loire, Paris, Éditions du CNRS, 1984, p. XXXV.
[7] Cf. Geneviève Giordanengo, « La bibliothèque de Geoffroy de Vendôme », Cahiers de Civilisation médiévale, 41, avril-juin 1998, p. 105-125.
[8] Le 109 a un format plus grand que les autres (v. Annexe I) ; ils sont aussi, tous les trois, abîmés par l’eau et l’humidité.
[9] Voir par exemple « Antidotum dianacardion », « dianacardion », « diamargariton », etc. (f. 106r-v du ms 109). Les très nombreux antidotes contenus dans les manuscrits de Vendôme 109 et 175 n’ont jamais fait l’objet d’une étude spécifique.
[10] La transcription du ms 175, par exemple, est précédée par la note suivante : « Gariopontus, liber medicinalis, etc. Copie d’une partie du ms. 175 de la Bibliothèque de Vendôme, 422 ff. ». Cf. Paris, Bibliothèque de l’Académie nationale de Médecine, Collection Daremberg, ms. 431 (1311), et 432 (1312).
[11] Augusto V. Beccaria, I codici di medicina del periodo presalernitano. Secoli IX, X e XI, Roma, Edizioni di storia e letteratura, 1956.
[12] Sur cet auteur, voir les travaux d’Eliza Glaze, « Gariopontus and the Salernitans : textual traditions in the Eleventh and Twelth centuries », dans La Collectio salernitana di Salvatore De Renzi, éd. par D. Jacquart et A. Paravicini-Bagliani, Firenze, Edizioni del Galluzzo, 2009, p. 149-190 ; « Galen refashioned : Gariopontus in the Later Middle Ages and Renaissance », dans Textual healing. Essays on Medieval and Early Modern medicine, éd. par E. Lane Furdell, Leiden, Brill, 2005, p. 53-75.
[13] Cf. Damien Pierre, Die Briefe des Petrus Damiani, éd. K. Reindel, München, Monumenta Germaniae Historica, 1988, n. 70, p. 318.
[14] Cf. Henry Sigerist, « A Summer of Research in European Libraries », Bulletin of the Institutes of the History of Medecine, 2, (1934), p. 559-610. Pour la liste des mss, voir l’entrée « Passionarius Galeni » dans la base FAMA (Œuvres latines médiévales à succès).
[15] Voir l’Appendix I de son « Gariopontus and the Salernitans », art.cit., p. 185-190.
[16] Cf. sur ce point, Eliza Glaze, « Galen refashioned », art.cit., passim.
[17] Cf. Eliza Glaze, « Gariopontus and the Salernitans », art.cit., p. 170.
[18] Toutefois, ce sont des mains différentes qui ont copié le de mulsa en début de chaque ms.
[19]Alexandre de Tralles, Practica Alexandri yatros greci, Lugduni, Fr. Fradin, 1504, in 4°, f. 20v, livre I, cap. 10 : De mulsa, idest asperitates palpebrarum.
[20] Cf. Langslow David, The Latin Alexander Trallianus. The text and transmission of a late Latin medical book, London, Society for the promotion of roman studies, 2006, p. 101.
[21] Ibid., p. 139-141.
[22] Sur Théodore Priscien, voir Paola Migliorini, « Elementi e metodi in Teodoro Prisciano », dans Les écoles médicales à Rome, éd. par P. Mudry et J. Pigeaud, Genève, Droz, 1991, p. 213-240.
[23]Cf. Theodori Prisciani Euporiston libri III cum physicorum fragmento et additamentis pseudo-Theodoreis, éd. par Valentino Rose, Lipsiae, Teubner, 1894.
[24] Cf. Ernest Wickersheimer, Manuscrits latins de médecine du haut Moyen Âge dans les bibliothèques de France, Paris, CNRS, 1966, p. 177.
[25] Notamment dans le ms 175, où l’on observe une superposition de recettes, ajouts et inscriptions jusqu’au XVe s.
[26] Practica Alexandri yatros greci, Lugduni, Fr. Fradin, 1504, in 4°, f. 20v, livre I, cap. 103.
[27] Dans le Catalogue général des manuscrits (CGM) 3, Paris, imprimerie nationale, 1885, p. 424, on fait référence à cet ouvrage comme « Garioponti libri tres de febribus ». Le premier chapitre du livre Ad Glauconem correspond en effet au chapitre 2 du livre VI, le « De febribus », du Passionarius de Gariopontus.
[28] Publiée par Henri Sigerist, op. cit., p. 70-72.
[29] Publiée dans ibid., p. 72-73.
[30] Pour les correspondances entre ces chapitres et ceux qu’on trouve dans l’édition de la Practica Alexandri de Lyon (1504), v. Ernest Wickersheimer op. cit., p. 177.
[31] Cf. ibid., p. 177. Cf. Eusculapii…de morborum, infirmitatum, passionumque corporis humanis origine, descriptionibus et cura liber unus (imprimé à la suite de la Physica de Sainte-Hildegarde, Argentorati, apud Johannem Schottum, 1533, accessible sur google.books) Ces chapitres sont aussi dans le Passionarius de Gariopontus (livre IV).
[32] La numération des chapitres est celle de l’édition de 1533 : Esculapii… De morborum, c. 25-27, p. 41-43, c. 7-9, p. 10-13, c. 15, p. 18-19. On les retrouve également dans l’édition de Lyon de la Practica Alexandri (Lugduni, F . Fradin, 1504), ch. 180-184, f. 65. Dans les deux éditions, on fait référence au même ouvrage, tantôt comme livre d’Aurelius, tantôt comme livre d’Esculape.
[33] Ernest Wickersheimer : Caelius Aurelianus, De salutaribus praeceptis. Cf. les notes de Monica Green (publiées sur sa page Academia.edu) : « Fragments from the Medicinales Responsiones of Caelius Aurelianus have been published by Valentin Rose from the Karlsruhe (Reichenau) MS. CXX, saec. X, fol. 102r ff. and the London MS. Sloane 1122, saec. XII, in: Anecdota graeca et graeco-latina, Berlin,1870, vol. II, pp. 183. Our fragments follow the text of the Karlsruhe codex almost literally. »
[34] Ce petit glossaire a été publié par Henri Sigerist, op. cit., p. 82, sous le titre Hermeneumata.
[35] Cf. le ms. Badische Landesbibliothek cod. Reichenau CXX, n. 15 (cc. 196r-199v). Cf. Beccaria, I codici di medicina del periodo pre-salernitano, op. cit., p. 217.
[36] Livre V De re medica, imprimé sous le nom de C. Plinius Secudus dans le recueil De re medica, préfacé par Alban Thorer, Basileae, in aed. Andreae Cratandri, 1528, f. 92-98. Ces éléments sont pour la plupart tirés de la Practica d’Alexandre de Tralles.
[37] Cette partie a été ignorée par Omont (CGM), Beccaria et Wickersheimer.
[38] Cette version des Aphorismes est attestée à partir du VIe jusqu’au XIIe s. (cf. Paul Oskar Kristeller, Studies in Renaissance and Letters, 3, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 1993, p. 409-10). Cf. I. Müller-Rohlfsen, Die lateinische ravennatische Übersetzung der hippokratischen Aphorismen aus dem 5./6. Jahrhundert n. Chr. Textkonstitution auf der Basis der Übersetzungscodices, Hamburg 1976. Sur cette traduction, voir aussi Hermann Grensemann, Erklärungen zu den hippokratischen Aphorismen. Nach der Handschrift Trier Bischöfliches Priesterseminar 76 / Archimatheus Salernitanus. hrsg. von Hermann Grensemann. Hambourg, 2005.
[39] Le folio 1 a été ajouté à la première partie du manuscrit (ff. 3r-46v) et possède des dimensions différentes du format du manuscrit (environ 150 x 115 mm).
[40] Cf. Sigerist, « Early mediaeval medical texts in manuscripts of Vendôme », op.cit., (v. Bibliographie), p. 98.
[41] Les medicamina ad podagram ont été publiées par Sigerist, op.cit., p. 99.
[42] Wickersheimer (cf. Manuscrits latins de médecine, op.cit., v. Bibliographie) a publié une liste des correspondances de ces chapitres avec ceux de l’édition de Rose : XXIII, XVII, XVIII, XXVI, XXVII, XXXI, VIII, IX, XV, XXV, LXIII ; le dernier chapitre, publié par Sigerist, s’écarte de cette édition).
[43] À ma connaissance, il n’existe pas d’édition moderne de ce texte, recensé par Monica Green (« Gynecological Texts – A handlist… »). Cf. les travaux de Monica H. Green dans la Bibliographie.
[44] Aucune édition moderne pour ce texte, recensé par Monica Green dans ibid.
[45] Monica Green (cf. « Gynecological texts », op. cit., p. 26) a identifié dans Ps.-Plinius l’auteur de ce texte, extrait de la Physica Plinii Bambergensis (Cod. Bamb. med. 2, fol. 93v-232r). Hildesheim, op. cit., Olms, 1975.
[46] Cf. Sigerist, op. cit., p. 112 : « The text is very puzzling in its combination of Aurelianus and Pros Glaucon. It seems different from all similar passionaria and that will require further investigation. » Selon Thorndike-Kibre, op. cit., p. ?, on retrouve le même texte dans le ms de Berne 556, fol. 38r-41r (XVe s.).