Pièce justificative 5, transcription Patrick Bordeaux

Union des différentes aumôneries du duché-pairie de Luynes à l’hôpital ducal, 1661.

Tours, Archives diocésaines, Luynes K5, acte n° 7 (fts 8 et 9).

 

15 9bre 1661

 

Louys-Charles d’Albert, duc de Luynes, pair de France, vicomte de Tours, barron de Semblançay et de Rochecorbon, seigneur des chastelle de Saint-Michel, des Ponts-de-Tours, de Crassay, des Ecluses et autres terres joint et unie à nostredit duché et pairie, à tous ceux qui ses présentes lestres verront Salut.

La charité nous ayant portée il y a quelques années à faire bastir à nos despens un hôpital en nostre ville de Luynes pour y recevoir et assister les pauvres malades non seulement du lieu mais aussy des autres parroisses de nostre duché, circonstances et dépendances, qui n’auroient pas moyen de se faire traitter en leurs maisons, pourveu qu’ils n’eussent point de maladie contagieuses, insy qu’il est porté plus amplement par notre réglement. La chose a si bien réusi par les bénédictions que Dieu a respandus par sa grâce sur ledit hopital cette entreprise, que ledit hôpital estant achevé et meublé de toutes les choses nécessaires à l’assistances des malades, une infinité de pauvres de nos terre y ont esté heureusement nourries, traittées et soulagées jusquent à présent par les soins des personnes charitables que nous y avons establys, et l’argent que nous avons fourny pour leurs subsistances, de sorte qu’il ne manque plus rien pour la continuation d’une oeuvre sy utile et si nécessaire pour tout le pays qu’un fond asseuré et un revenu suffisant de subvenir à une sy grande despence ; laquelle nous ne pouvons pas touiours porter nous seul après celle que nous avons faite jusque isy pour l’establir à ces causes. Ayant considéré que les aumoneries autresfois establis et fondée dans les villes et bourg qui nous apartiene sont plus domageable qu’avantageuses au soulagement des pauvres du pays, ne servant qu’à y attirer des passans, vagabons, fainéans et gens sans aveu de l’un et de l’autre sexe, qui y commettent une infinité de blasphèmes, volleries, yvrognerie, excées, impudicitée et autres crimes au scandale et à l’incommodité du public; que s’il y a quelque revenu ils ne sont nullement employez à la subsistances des pauvres, mais sont convertis à l’usage de quelque particuliers qui en a [p.9] l’administration dans chaque bourg, qui sans se mettre en peine des les conserver, ni d’entretenir les maisons, profite luy seul du bien desdits pauvres, contre l’intention expresse des fondateurs.

Nous, qui comme seigneur, barron et chastellin desdites terres et aumosnes avons droit par l’usage et la coustume de Tourraine d’en disposser, désirant pourvoir au bien et à l’utilité de nos pauvres suiets et empescher de senblables desordres à l’avenir, et voulant pourvoir à la subsistance et entretien de l’hôpital général de Luynes pour le soulagement de toutes nos terres, avons selon qu’il a tété (sic) pratiqué en plusieurs villes et endroits de se royaume, uny, joint et incorporé, et par ces présentes unissons, joignons et incorporons toutes les aumôneries qui ne sont de fondation royale et se rencontrent dans l’estendue de nos terres de cette province, notament celle de Rochecorbon, Saint-Patrice, Saint-Michel et autres quelconques, avec tous leurs fonds, très fonds, daumaine, fief, rente, maison et revenu, laudit hôpital de nostre ville de Luynes, sans que lesdites maisons puissent estre à l’avenir employée à la retraite desdits passans et gens sans aveu, mais voulons qu’elles soient baillée dès à présent à ferme par les administrateurs dudit hôpital de Luynes, pour le bien et utillité d’icelluy, au charges et conditions expresse que les pauvres habitans de tout lesdits lieux qui tombront malades et n’oront pas le moyen de se faire trester chez eux, y seront nourrie, receu et assistée suivant les réglements par nous extablys, et que nous pourrons encorre establir à l’avenir que si sous prétexte de pauvreté, il y descesdoit quelqu’un qui ut (sic) du bien, nous voulons que la despences qu’en aura faite avec les médicaments qu’il luy auront esté fournie, soit prisse sur son bien par le receveurs ou administrateur dudit hôpital général de Luynes, nous réservant pour toujours à nous et à nos successeurs seigneurs dudit Luynes, le nomination d’un ou de plusieurs personnes capables de recevoir, régir ou gouverner lesdits biens, et administrer ledit hôpital pour tant de temps qu’il nous plaira, en nous rendant conte de leurs administration, ou à ceux que nous commetrons pour le rendre, à condition néamoins que ceux qui se trouveront légitimement pourveu et jouysant d’aucune d’icelle aumosne en jouiront du revenu leurs vie durant, et qu’après leurs mort, elles apartiendron laudit hôpital de Luynes en vertu des présentes, sans qu’il soit besoin d’un nouvelles acte de réunion.

Sy donnons en mandement à nos offissiers dudit duché et pairie de Luynes et à nos autres juges desdittes vicomtée, baronnies, chastellenies et tous autres, qu’il apartiendra de faire registrer ces présentes en nos grefs après les avoir fait lire, publier et afficher où besoin sera, et tenir la mains à exécution d’icelle afin que ladite union et jonction ait son plain et entier effect dès à présent et pour l’avenir, entendant toutesfois par cette union préjudicier au droits des seigneurs de fief en la mouvence desquelles lesdites aumoneries se trouveront, soit en fief, soit en roture, mais au contraire voulons et entendons que les charges, droits, rentes seigneurial et fonciers, si aveus ne sont deub, soit acquitez par les administrateurs dudit hôpital de Luynes, qui en bailleront mesme les tiltres et connoisances nécessaires, voulant que l’original des présentes soit mis en forme dans nostre tressor pour y avoir recours quand besoin sera après qu’il en aura esté tirré des coppie deument collationnée par des nottaires pour estre envoyée tant laudit hôpital de Luynes, qu’en toutes nos justices qu’il appartiendra.

Car telle est mais intentions, en foy de quoy nous avons signé ces présentes, fait contresigner par l’un de nos segrettaires, et à icelle apposer le cachet de nos armes. Donné en nostre chasteau de Luynes, ce quinziesme jour de novembre mil six cent soixante-et-un.

( Signé : ) Louys-Charles d’Albert,

par monseigneur : de l’Oiselliers.

 

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