Pièce justificative 4, transcription Patrick Bordeaux

Achat par le duc de Luynes d’une maison et d’un jardin pour agrandir l’hôtel-Dieu, 1654.

Tours, Archives diocésaines, Luynes K5, acte n° 1 (fts 1 et 2).

Sachent tous présents et à venir que le vingt-deux jour de juillet mil six cents cinquante-quatre en la cour du duché et pairie de Luynes, devant Desprévant nottaire juré en icelle, furent présent personnellement establies et deument soumis au pouvoir, ressort et juridiction de ladite cour, René Nobilleau, cordonnier, et Perrine Drouineau sa femme de luy présentement autorizée, quant à ce demeurant en cette ville de Luynes parroisse Sainte-Geneviève, et témoins ledit Nobilleau comme père et tuteur des enfans de luy et de deffunte Jeanne Guerrier, vivante sa première femme, lequel estdits noms d’iceux, seul et pour le tout sans divission de parties ne devoirs, renonsant au bénéfice de division, ordre de droit de discussion et fidéjution, ont par les présentes quittent, cèdent et transportent, cèdent, quitent, desllaisent et transportent, promis et promètent sollidairement garentir de tous troubles, hipotecques, empeschement générallement quelconque à très haut et très puissant seigneur monseigneur Louys-Charles d’Albert, duc de Luynes, pair de France, à ce présent, stipullant et acceptant pour luy, ses hoirs et ayant causes, savoir est un corps de logis, un apanti, compossé de deux chambres basses, dont l’une est à cheminée et l’autre sans cheminée, grenier et comble desus, couvert d’ardoises, avec une cour, puits, boutique couverte de thuilles au bout de ladite cour touche la chappele de l’aumosne dudit Luynes. Le tout en un tenant, size et sittué en cette ville de Luynes dite parroisse Sainte-Geneviève, joignant lesdites choses d’un long du costé d’aval à la chappele et jardin de ladite aumosne, d’autre long à la maison des hoirs Samuel Luzeau en la Grande-Rue dudit Luynes, d’un bout de gallerne[1] au presbitaire de ladite église Sainte-Geneviève, et d’autre part de midy à ladite chappele.

Plus cèdent, transportent, promettent le tout solidairement comme desus et en chacun desdits noms, une pièce de terre, jardin, plusieurs arbres fruitiers dedans, contenant quatre chesnées ou envirron la pièce telle qu’elle est, et sans rien réserver et retenir, sittuez en ladite ville de Luynes proche le presbytaire de ladite parroisse Sainte-Geneviève ; joignant d’un long à François Gaultier, marchand, d’autre long à mondit seigneur à cause de l’acquest par luy fait de la veuve maistre Urbain Daulphin, d’un bout au chemin tendant de ladite esglise au Ponceaux, d’autre bout au chemin ou rue Neuve tandant des haslles à ladite aumosne.

Estant lesdites choses, savoir : ledit jardin au fief du Petit Fouinais et tenu dudit fief des enciens devoirs deub et accoutumée et de payer, et ladite maison est choses endespendant au fief de mondit seigneur acquéreur et tenu dudit fief par chacun an aussy des enciens devoirs deubs et accoutumés et de payer ; en fresche avec lesdits hoirs Luzeau, et de plus en la fresche de unze sol tournois de rentes fonciers deub chacun an à la recepte des sieurs du chapitre dudit Luynes d’une part, et de dix-neuf sols aussy d’autre aussi vers lesdits sieurs du chapitre pour un droit de rue et esgoust – par eux accordé laudit vendeur par acte du dix-huitiesme de janvier mil six cents cinquante-et-un receu devant ledit Daulphin – et encorre chargé de cinq sol et aussy de rente foncière vers le sieur curré de Sainte-Geneviève que mondit seigneur payra et acquittra à l’avenir et en deschargera lesdits vendeurs du passé. Et outre lesdites charges et rentes exprimée est ledit logis, boutiques et cour tenu et chargé vers les hoirs Noël Lesourd de nœuf (sic) livres de rentes fonciers deub chacun an au jour de saint Michel, jusque auquel jour sont les dits vendeurs tenu de payement et acquiter de ladite rente de nœuf livres et à l’avenir seront payé et acquittée par mondit seigneur, peine de tous interrest.

La susditte vendittion, cession et dellaissé sy-dessus fait par lesdits vendeurs esdits noms à mondit seigneur, outre toutes lesdites charges, pour et moyennant la somme de quatre cent trente livres tournois en considération des ocmentations et amelliorations faites esdites choses par lesdits vendeurs, laquelle somme de quatre cents trente livres mondit seigneur a promis et s’est obligée payer laudit vendeur esdist noms dedans le jour et feste de Toussaints prochainement venant. Jusque auquel jour mondit seigneur a accordé à iceux vendeurs de rester et demourer esdites choses ; dedans lequel temps iceux vendeurs sont tenus à en vider et desloger de corps et de biens, et en laisser la libre jouissance et disposition à mondit seigneur. Auquel vendeur est permis par mondit seigneur d’auter et enlever à leurs frais les matteriaux de ladite petite boutique en ce qui est de colombage apuyé contre la muraille de ladite chappele, sans toutesfois gaster ladite meuraille. Et en cas que dans ledit temps de Toussaints mondit seigneur voullut faire travailler dans lesdites choses faire le poura, sans toutesfois desloger lesdits vendeurs sinon dans ledit jour.

Lesquelles choses ont été éventillées, savoir : ledit logis et apartenances à trois cents trente livres, et ledit jardin à cent livres, car le tout a esté insy stupullé, accordé et accepté pour entre lesdits vendeurs esdits noms de mondit seigneur.

Tous à ce establis et soumis, à l’entretènement de quoy ils se sont respectivement obligés et obligent comme dit est, sous lesdites renonsiations et à toutes autres choses contraire, prometant par foy serment de leurs corps pour à par elles prester et jurer en nostre main de n’en jamais aller faire ne venir contre ces présentes. Dont nous les avons jugée de leur consentement à tenir par le jugement et condannation de ladite cour. En témoins de quoy se fait.

Fait et passé au chastel dudit Luynes après midy, présence de maistre Nicolas Vitart, segrettaire de mondit seigneur, Jacques Mercier et Nicolas Carré, marchands, demeurant ledit Mercier paroisse Saint-Venant et ledit Carré parroisse Sainte-Geneviève dudit Luynes, témoins. Lequelles vendeurs on présentement mis ès mains dudit sieur Vitart pour mondit seigneur les tiltres et contracs par eux fait desditses choses en nombre de trois en parchemin, papier.

Lequels vendeurs ont déclaré ne savoir signer, de ce anquis. Aussy signé en la minute des présentes : Louys-Charles d’Albert, Vitart, Mercié, Carré, Desprévant nottaire.

[1] Le nord-ouest en Touraine.

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