Pièce justificative 15, transcription Patrick Bordeaux

Ordonnances et procès-verbaux de la procédure menée par les autorités administratives et judiciaire, afin d’évaluer l’opportunité d’approuver ou non la création du nouvel hôpital de Luynes. Cette procédure contient deux descriptifs des nouveaux bâtiments construits, 1684.

Tours, Archives diocésaines, Luynes K5, acte n° 38 (fts 34-36).

Remarques : nous avons extrait de cette procédure (7 longs actes) celui qui permet d’en saisir le fonctionnement d’une part, mais aussi et surtout qui fournit des éléments précieux concernant la construction et l’oganisation du nouvel hôpital et de ses abords.

Aujourd’huy treiziesme de février mil six cents quatre-ving-quatre, par devant nous François Nau, escuyer, seigneur des Arpentiez[1], Penchien[2] et autres lieux, conseiller du Roy en son Grand Conseil, juge et lieutenant général de Touraine, en nostre Hostel, deux heures de relevée, s’est comparu le procureur du Roy, qui nous a remontré que messire Louys-Charles d’Albert, duc de Luynes, chevalier des ordres du roy, comte de Tours, barron de Semblançay et Rochecorbon, seigneurs des chastellenies de Saint-Michel, Crassay, les Escluses, Langeais, Endigny[3] et austres terres, désirant faire enregistrer les lestres patentes par luy obtenus du roy au mois d’octobre dernier, portant confimation de l’establissement des religieuses hospitalières et union d’aumôneries et donnation y mentionnée, il auroit représenté requeste à nos seigneurs de Parlement sur laquelle seroient intervenu arrest le septiesme de janvier dernier, par lequel la cour auroit ordonné que d’office à la requeste de monsieur le procureur général du roy (en blanc), il seroit par nous informé pour suitte et dilligence de son substitut à ce siège, de la comodité ou incomodité que peut apporter à la ville de Luynes l’establissement d’un hôpital général en ladite ville et des religieuses hospitalières pour les gouverner, ensemble de l’union qui a esté faite en faveurs dudit hôpital des aumosneries de Saint-Michel, Saint-Patrice et Rochecorbon, que lesdites lestres seroient communiquées au seigneur archevesque de Tours et au habitans de ladite ville de Luynes, pour donner sur icelle leurs consentement, ouy dire autrement ce que bon leur semblera.

Avons octroyé acte de la remontrance cy-dessus et ordonnée que lesdites lestres de réunion serront comminiquées à monsieur l’archevesque et aux habitans de la ville de Luynes pour donner leur consentement sur icelle, ou dire ce qu’ils avisseront, auquelle (sic) effet lesdits habitans s’assembleront au son de la cloche à la manière accoutumée devant.

Le premier nottaire a prommis audit procureur du roy de faire assigner qui bon luy semblera pour desposer de la commodité ou incommodité que peut apporter à la ville de Luynes l’establissement d’un hospital général en ladite ville, et des religieuses hospitalières pour les gouverner, ensemble de l’union qui a esté faitte en faveur d’icelluy des aumosneries de Saint-Michel, Saint-Patrice et Rochecorbon, qui sera dressé procez-verbal de l’estat auquel est ledit hôpital, et que monsieur le duc de Luynes donnera estat des biens par le moyen desquels il prétend faire subsister ledit establissement, pour estre le tout envoyé à nos seigneurs du Parlement.

Donné à Tours par nous juge et lieutenant général susdit les jours et an que desus.

(Signé : ) Nau

& le ving-sixiesme dudit mois de février audit an mil six cents quatre-ving-quatre, devant nous juge et lieutenant général comme susdit, s’est comparu l’avocat du roy pour le procureur du roy, en l’assignation qu’il a fait donner aux habitans de la ville de Luynes et à maistre Martin Pelgé, encien curré de la parroisse de Sainte-Geneviève de Luynes, André Bruzeau, marchand, et Joseph Bruzeau, sergent royal demeurant parroisse de Vallières, maistre Nicolas Dubois, prestre, encien curré de la parroisse de Saint-Venant audit Luynes, Jean Bernard, maistre boucher, et maistre René Bordière, nottaire royal demeurant parroisse de Fondettes, et maistre Urbain de Montreuil, prestre, curré de la parroisse de Saint-Estienne-de-Chigny, maistre Jean Bourreau, prestre, curré de la parroisse de Fondettes, maistre Olivier Guillon, prestre, curré de ladite parroisse de Bertenay, René Senegon, sergent royal, et Urbain Gouzay, marchand de ladite parroisse de Saint-Estienne-de-Chigny, temoins, pour desposser de l’utillité ou inutillité d’un hôpital général estably en ladite ville de Luynes, assignée par exploit de Gaultier du ving-quatre de ce mois, controllé à Tours ce jourd’huy, qui se sont comparus savoir : lesdits habitans par lesdits Dauphin et Gouais, leur procureur spécial fondé de procuration, et lesdits témoins en leurs personnes. Après lesquelles conparutions ledit avocat du roy (en blanc) a requis lesdits habitans de desclarer la commodité ou incommodité que peut apporter à ladite ville de Luynes l’establissement d’un hôpital général en ladite ville, et des religieuses hospitalières pour le gouverner, ensemble de l’union qui a esté faite en faveurs d’icelluy des aumosneries de Saint-Michel, Saint-Patrice et Rochecorbon, et que lesdits témoins soient oys sur ladite commodité ou incommodité.

Lesdits habitans ont dits qu’ils se sont assemblés en vertu de nostre ordonnance cy-dessus, suivant l’acte qu’ils en ont représenté, receu par Baudouin, notaire, et desclarés comme ils ont fait par ledit acte qu’il est très utille pour ladite ville de Luynes et lieux circonvoisins que l’establissement soit fait dudit hôpital général et des religieuses hospitalières pour le gouverner, et que l’union qui a esté faite en faveurs d’icelluy des aumosneries Saint-Michel, Saint-Patrice et Rochecorbon est avantageuse. Laquelle utillité ils ont reconnu depuis l’establissement qu’en a fait monsieur le duc de Luynes, lequel a eu la charité de faire bastir un grand bastiment pour loger les malades et les religieuses, et d’y faire de grands présents qui le font subsister. C’est pourquoy en tant qu’à eux est, ils consentent l’entérinement des lestres qui ont esté obtenus par monsieur le duc de Luynes, adjoutant que depuis ledit establissement, des particuliers leurs ont fait des dons et legs en faveurs dudit hospital général, et espérant qu’à l’avenir il en sera encorre fait, ce qui ocmentera les revenus par le moyen desquelles les malades et les austres pauvres auront moyen de subsister.

Avons octroyé acte de la déclaration desdits habitans, à ce requerrant, ledit avocat du roy ordonne que nous nous transporterons au lieu où est à présent l’hôpital pour faire procez-verbal des maisons et de l’estat auquel elles sont, assignation pour ce faire au ving-huit de ce mois prochain.

Donné à Tours par nous juge et lieutenant général susdit lesdits jours et an que dessus.

(Signé : ) Nau

& le vingt-huitiesme audit an mil six cents quatre-ving-quatre, nous juge et commissaire susdit, avec maistre Pierre Dalmats, avocat du roy pour le procureur du roy, assisté de nostre greffie, sommes transportés au lieu où est à présent l’hôpital de la ville de Luynes, où estant avons reconnu un grand corps de logis, basty de neuf, tant pour les pauvres que pour les religieuses, y ayant une chapelle au costé d’amont dans une des salles des malades – lesquelles salles ont leurs aspect au midy de douze à treize toises de longs[4] – ledit basty sur des caves voûttées et sur un buscher en toutes leurs longeurs. Les deux salles sepparrées par une cloisson de menuisserie, les portes fermantes pour sepparer les hommes d’avec les femmes, y ayant desja des lits bien garnis de tours de lits de futaine blanche, y ayant proche ledit nouveau bastiment un encien corps de logis qui sert de cuissine, boullangerie et lavanderie, et le dessus d’austres comodités très utiles. Devant lequel logis est un grand jardin dans lequel est un canal d’eau vive pour laver les linges dudit hôpital, et plusieurs austres commoditées qui servent audit hospital.

Dont et de tout avons fait le présent procez-verbal, ce requerrant ledit avocat du roy, pour servir ce que de raison, et ordonné aussy, luy le requerrant, que la procuration desdits habitans sera jointe au présent procez-verbal.

Donné à Tours par nous juge et lieutenant général susdits, lesdits jour et an que dessus.

(Signé : ) Nau

Aujourd’huy ving-cinquiesme de février mil six cents quatre-vingt-quatre, issue de la messe paroissialle dite et célébrée des paroisses de Sainte-Geneviève et de Saint-Venant de Luynes, commis par monsieur le lieutenant général en Tourraine par son ordonnance, estant au pied de son procez-verbal commancé le troisiesme de ce mois, ont comparu les manants et habitans desdites paroisses, assemblés au son de la cloche ès personnes de maistre Gabriel Vaucel, prestre, recteur curé de ladite esglise et paroisse de Sainte-Geneviève, noble François Morreau, baillif dudit duché et pairie de Luynes, maistre Michel Daulphin, procureur de cour dudit duché, et maistre Gabriel Gouais, tous deux administrateurs de l’hôpital général estably en la ville dudit Luynes, maistre Pierre Luillier, Michel Jucqueau, René Dudoit, Pierre Baga, Jean Drouard, Jacques Bouttard et François Maumousseau, avocats et procureurs audit siège, maistre Jacques Morreau, Estienne Pageau, François Perdreau, François Berthet, Jacques Mercier, Claude Baudin, Martin Hardouin, Jacques Guillon, Urbain Denize, maistre Jean Trahan, Jean Serizier, Jean Baudrée, Michel Sidien, Innocent Bourdon, Jacques Buisson, Jean Moulineau, François Berge, Urbain Houx, Jacques Guillon, Germain Suteau, Charles Gervais, Pierre Boirreau, Nicolas Carré, Jean Gauthou, Toussaints Berge, Jacques Delavau, Mathurin Budin, René Delanoux, Michel Gasnier, Nicolas Chanderys, Estienne Hauguet et Servois Touschard, lesquels, après avoir eu communication des lestres patentes obtenues par monseigneur le duc dudit Luynes, de sa Majesté, du mois d’octobre dernier, portant la confirmation de l’establissement dudit hôpital général en ladite ville de Luynes pour les pauvres malades de son duché, et de religieuses hospitalières pour les gouverner, ensemble des actes de fondation, donnation et d’union des ausmosnes de Rochecorbon, Saint-Michel et Saint-Patrice, le tout suivant et au désir de l’ordonnance de mondit sieur le juge et lieutenant général en Tourrainne dudit Tours, treiziesme de ce mois, commissaire de nos seigneurs de Parlement, pour informer de la comodité ou incomodité dudit establissement avant de procedder à la vériffication et enregistrement desdites lestres patentes, suivant l’arrest de ladite cour du VIIe de janvier dernier.

Ont dit unanimement après avoir conféré par ensembles qu’ils ont parfaitte connoissance de l’utillité et commodité que ledit hôpital général a apporté et apporte, non seulement èsdites parroisses et ville de Luynes, mais encorre en celles desppendantes de tout le duché, depuis plusieurs années qu’il a pleu à mondit seigneur de l’establir dans l’ancien hôpital qui ne servait auparavant qu’aux vagabons, et de retraite mesme au volleurs ; y ayant premièrement fait bastir puis icelluy meublé de toutes les choses néssaissaires (sic), et donné l’administration à deux des principaux habitans dudit Luynes, puis ensuitte l’auroit mise entre les mains de deffunt maistre Nicolas Gaultier, prestre, qui prenoit le soin du spirituel et du temporel avec trois ou quatre filles vertueuses et dévotes qui gouvernoient les pauvres malades dudit duché, ledit seigneur fournissant tout ce qui estoit nécessaire pour la subsistance des uns et des autres au grand soulagement du pauvre peuple, et sans que cela est (sic) esté à la charge et incomodité du public.

Au contraire a esté au soulagement des malades, et dont plusieurs qui n’avoient pas moyen de ce faire nourrir et gouverner dans leurs maisons fussent mort de faim faute d’assistance sans ce secours là. Et que la charité dudit seigneur duc, s’estant toujours augmentée, et voyant que Dieu avoit répandu ses bénédictions sur ces premiers ouvrages, et il auroit pour en assurer un fond et revenu certain, donné à perpettuité une ferme de douze cents cinquante livres par an audit hôpital, sittuée dans l’islle de Bertenay, appellée Passetemps, par acte estant attachée auxdites lestres pattentes, outrequoy la veuve François Chandesais y auroit donné un bordage ou closserie de valleur de douze ou quinze cents livres, ledit feu Gaultier pour cinq ou six cents livres d’austres biens, et le nommé Le Sueur, fauconnier du roy, mil livres en argent, outre quelques terres, prez et rentes en argent de l’encien fonds et dommaine et union, que ledit seigneur y a fait des aumosneries de Rochecorbon, Saint-Michel et Saint-Patrice d’un revenu assez considérable.

Et voyant que ledit hôpital estoit basti dans un lieu mal sain, incommode aux malades et au public, il auroit dès l’année mil six cents quatre-vingt commancé à en faire bastir et construire une autre à ses despends, dans un fond nouvellement aquis et dans un lieu beaucoup plus propre, comode, et dans un air infiniment meilleur, lequel ayant esté achevé dès l’année dernier, il l’auroit encorre fait meubler et garnir de toutes choses nécessaires, & au commencement du mois de juillet aussy dernier, y auroit en sa présence et de madame la duchesse fait transférer les pauvres malades et les deux religieuses hospitalières qui luy auroit esté accordées de l’Hostel-Dieu de Tours, avec une novice et une des enciennes sœurs qui sont toutes à présent dans ledit hôpital à gouverner lesdits malades, et où une demoiselle de madite dame s’est donnée audit effet, et y ayant apporté une pension viagère et une somme d’argent considérable pour faire un fond à perpettuité audit hôpital général, auquel ledit seigneur quitte et abandonne l’encien, lequel estant sittué presque au millieu de Luynes et qui a un jardin refermé de murs de l’austre costé de la rue, peut estre loué ou baillé à rente considérablement.

N’obmestant pas que ledit hôpital neuf est fort bien basty, tant pour les pauvres que pour les religieuses, y ayant une chapelle au bout d’amont des salles des malades, lesquelles salles ont le midy d’un costé en toutes leurs longeurs qui est de douze à treize toizes, et le septentrion de l’austre costé, mais duquel le costeau proche fort eslevé le met accouvert. Les salles estant basties sur une cave voûtée sur un buscher en toutes leurs longeur, et sont séparées par le millieu d’une ballustrade de menuiserie forte et bien faite, avec les portes bien fermantes à clef, pour séparer les hommes d’avec les femmes, y ayant à pressent dix lits en chacunes, bien garnis et des tours de lits de futaine blanche fort propre. Et que du bastiment aquis avec la place desdites salles, chapelle, sacristie et cœur (sic) des religieuses, on a fait une cuissine et une boullangerie et buanderie, dans le premier étage une salle et une apotiquairerie, dans le segond avec des cabinets un dort, et dans le troissiesme le dortoir, le noviciat et l’infirmerie à costé, d’où les malades peuvent voir à l’hostel (sic) de ladite chapelle, et au-dessus sont les greniers. Que sous la sacristie et cœur des religieuses est le réfectoire où elles vont par-dessus une terrasse de la mesme longueur desdites salles. De laquelle terrasse on descend dans le jardin renfermé de murs, contenant un arpent ou environ, dans lequel il y a un réservoir et lavoir plein d’eau de fontaine au bout duquel est un pré despendant dudit logis, renfermé de faussez à eau vive, contenant trois quartiers ou envirron[5]. Et qu’à costé de l’escallier de pierre pour monter au dortoir et infirmerie, il a esté basty sur une petite escurrie, deux chambres l’une sur l’austre, avec le comble en forme de pavillon, dans l’une desquelles chambre laditte damoiselle fait sa demeure, n’estant encorre que sécullière. Et que pour faire entrer les provissions des pauvres et de la maison dans la cuissine, caves et buscher, il y a une grande porte cochère par laquelle les charoists entrent dans la cour.

Assurant en noustre (sic) lesdits habitans que les pauvres malades y sont bien soignés, nourris et gouvernés par lesdites religieuses et sœurs, y ayant un chirurgien ordinaire, et que pour le spirituel il y a touiours eu, et y a encorre à présent, un bon esclésiastique qui dit tout les jours la messe dans ladite chappelle et le salut au soir, et qui a grand soin d’administrer les sacrements au malades.

Ce que tous lesdits habitans ont affirmé véritable et pour ainsy l’assurer devant mondit sieur le lieutenant général de Tours, et luy en présenter le pressent acte, ont, en tant que besoin est ou seroit, constitué leurs procureurs spéciaux lesdits sieurs Daulphin et Gouais, administrateurs dudit hôpital général, auquels ils onts donné pouvoir de ce faire, dont avons octroyé acte et jugez.

Fait et passé sous les haslles dudit Luynes à la matinée, par nous nottaires susdits et soussignés, en présence de François Thibaut, clerc de la parroisse de Saint-Jean de Lengeais[6], et Urbain Paulmier, tessier de la parroisse de Fondettes, témoins, et ont les susdits habitans et témoins, fors les soussignées, desclarrée ne savoir signer.

Signé : Vaucelle, Daulphin, Gouais, Pageau, Tuillier, Jucqueau, Dudoit, Baga, Drouard, Boutar, Maumousseau, Morreau, perdreau, Bertet, Ardouin, Denize, Guillon, Morreau, Baga, Jacques Guillon, Baudouin, Mercier, Serizier, Jacques Baudrée, Dudoit, Michel Sidien, Bourdon, Buisson, Berge, Moullineau, Luislier, Trahan, Hou, Thibault, et Baudoin nottaire. Signé F. Griffault et collationé.

 

 

[1] Les arpentis, château et fief situés sur la paroisse de Sainte-Règle en Touraine.

[2] Panchien, château et fief situés sur la paroisse Saint-Venant de Luynes, à environ 300 m à l’est du château.

[3] Andigny, château et fief sur Saint-Etienne-de-Chigny.

[4] Environ 23,40 à 25,30 m.

[5] Environ 2 564 m2.

[6] Langeais (Indre-et-Loire).

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