Pièce justificative 19, transcription Patrick Bordeaux

Mentions marginales mentionnant le partage de l’hôpital entre les deux paroisses de la ville de Luynes, 1755-1760

Luynes, archives communales, 1E 13, registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Sainte-Geneviève de Luynes, 1755-1767.

Remarque : Ces témoignages du curé Daniel Cuau, qui fut auparavant aumônier de l’hôpital, donnent son point de vue sur un conflit qui l’opposa à ce dernier et à son confrère curé de Saint-Venant concernant les limites des paroisses.

[Année 1755]

Le vingt-six avril 1755 a été inhumé dans le cimetière des pauvres damoiselle Catherine Dupré, âgée de vingt-cinq ans, fille de feu le sieur (en blanc) Dupré, chevalier, seigneur de la Carte et de (en blanc) Guérin, paroisse de Saint-Jean-de-Lin, diocèse d’Angers, décédée en qualité en qualité de postulante. Les deux filles Mouzé et Dupré ont été inhumées dans le cimetière des pauvres par ordre de monsieur de la Prunarède, doyen de Saint-Martin, vicaire général et supérieur de cette communauté, à cause du droit contesté entre Messieurs les curés de Saint-Venant et moi pour la sépulture, parce que laditte damoiselle étant décédée dans le dortoir qui est situé sur la paroisse de Sainte-Geneviève.

J’ai prétendu être en droit de les inhumer dans ma paroisse, attendu que cette partie de la maison en était avant l’acquêt fait, et qu’on peut passer les corps par la basse-cour sans les faire passer par la paroisse de Saint-Venant.

Daniel Cuau, curé de Sainte-Geneviève

[Année 1759] Hôpital, droit de sépulture :

Les salles et la chapelle sont de la paroisse de Saint-Venant, le reste de la maison, à commencer à l’apoticairie, est de Sainte-Geneviève, ainsi la porte vis-à-vis le pilori est de ma paroisse. Monsieur Delaporte, notaire et arpenteur, l’a reconnu par l’arpentage qu’il a fait des bornes des dîmes des deux paroisses pour terminer une dispute entre le dîmeur des dames abbesse et religieuses de Beaumont et celui de monsieur le curé de Saint-Venant.

Daniel Cuau, curé.

[Année 1760]

On soutient, et je crois la chose vraie, que toute l’apothicairie est de ma paroisse. (signé : ) Daniel Cuau, curé.

L’apothicairie faisait partie de la maison de M. Moreau, bailli de Luynes, qui la vendit à l’Hôtel-Dieu, et qui était de la paroisse de Sainte-Geneviève.

         D(aniel) Cuau, curé

Il y a promesse de mariage entre Pierre Méri, domestique de l’hôpital, fils majeur de feu Jean Méri, journalier, et Catherine Lemoine ses père et mère, de cette paroisse d’une part à cause qu’il couchoit dans l’appartement de l’Hôtel-Dieu qui est sur ma paroisse ; et Marie Véron, fille majeure des feux Louis Véron, vigneron, et Anne Daunai ses père et mère, aussi domestique de l’hôpital, de la paroisse de Saint-Venant d’autre part parce qu’elle logeoit dans les salles des pauvres sises sur ladite paroisse de Saint-Venant d’autre part, c’est pour première et dernière publication. Les parties ont été mariées à Saint-Venant le mardi premier juillet mil sept cent soixante[1]. Messire René Couette, curé de Saint-Venant reconnut la nécessité indispensable de faire publier les susdits bans dans ma parroisse, en y obligeant le garçon qui s’adressa à lui.

Il n’y a que les salles et la moitié de l’apothicairie de la parroisse de Saint-Venant, le susdit sieur curé de Saint-Venant voulut fort mal à propos prétendre que les salles faisant la principale partie de la maison, les domestiques étoient censés être de sa seule parroisse ; mais monsieur Baudichon et moi nous nous y sommes opposés, et il a reconnu son tort. D’autant plus que les deux principales portes et les deux tiers de la maison sont sur Sainte-Geneviève, et que les religieuses y couchent : « le maître fixe le manoir du domestique ». A Luynes le trente juin mil sept cent soixante.

(signé : ) Daniel Cuau, curé.

 

[1] Le registre de la paroisse Saint-Venant porte bien la transcription de cet acte de mariage. On note cependant qu’aucune allusion n’est faite au conflit de territoire. Concernant l’origine des époux le curé mentionne: « […] tous deux domestiques de l’hôpital de ce lieu, et de cette paroisse », AmL, 1E 26.

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