Pièce justificative 10, transcription Patrick Bordeaux

Inventaire de l’ancien hôpital afin de préparer le transfert des biens et personnes dans les nouveaux locaux, 1682.

Tours, Archives diocésaines, Luynes K5, actes n° 87 et 88 (fts 95-98).

Estat sommaire des ornements, vasses sacrés, livres & meubles meublants de l’Hostel-Dieu de Luynes, à commancé le quatorze may mil six cens quatre-vingt-deux.

– Premièrement un calice avec sa patène d’argent doré par dedans – Une custode & un soleil d’argent ny ayant qu’un pied, aussy d’argent pour servir à l’un & à l’autre – Un vaisseau des Saintes Huilles d’ettein – Deux chopinettes façon d’argent avec le bassin – Une chasuble, le parement de cuire doré, estolle & fanon, & le voile de mesme fason – Une austre chasuble, estole, fanon & parement d’autel d’étofe de soye à grande fleurs applé trois couleurs – Austre chasuble, estole, fanon & voile de moire verte & le parement vert d’austre estofe aussy de soye – Une austre chasuble, estole, fanon & voile de camelot blanc & le parement de soye de mesme couleur blanche presque usez – Une chasuble, estole, fanon & voile noir sans parement – Un parement & voile violet, la chasuble, estole & fanon, ayant esté donnée laudit deffunct sieur Gaultier selon son désir pour estre enterré avec luy – Deux aubes d’assez grosse toille presque usez, avec ceinture de rolleau blanc – Un encensoir de cuivre – Un missel – Un brévierre en deux parties – Deux surplis, un à Andigny & l’austre à la Membrolle, & l’autre dans la sacristie – Un antiphonaire romain – Un petit missel romain – Le petit prossessionnaire romain – Le Cateschisme de Grenade – Deux reliefs romain – Une Bible en petit volume – La Conférence des Ordonnances en grand volume – Un petit bréviaire romain qui est la partie d’hyvert – La Pratiques de la perfection chrestienne par Rodriguez[1]Antiphonari romain en deux volumes – Un graduel romain notté tout en noir – Pratique chrétienne pour consoler les maladesNouveau receuil d’abrégé contenant diverses pratiques, un receuil en petit volume – Une autre Sainte Bible en françois – Deux recueils des conférences ou les Acétiques du diocesse de Sens, en double – Le paraphrases des pseaumes de David par Gaudeau[2] – Deux parties de bréviaires, une d’esté & l’autre d’autone, de différend bréviairre – Instruction famillière sur les quatres parties des cateschismes romain – Un bréviaire romain en tiers – Officia nova sanctorium[3] – Un receuil (sic) romain – Un prossesional romain – Une orloge à pandule.

& quand aux meubles meublans comme linges, batteries, lists garnie & autres meubles a esté sursis à en faire des réceptions sommaires jusque nouvel ordre de mondit seigneur. & à l’esgard des livres aplée (sic) Le vraye chrestien & Du chemin de paradis, s’en est trouvé seulement audit hôpital un de Vraye chrestien relié de plusieurs exemplaires, un autre des Cantiques spirituels sur les parties de la doctrine chrestiene ; à l’égard de ceux du Chemin de paradis, ne si en est trouvé aucun, les exemplaires estant chez la veuve Poinsot.

– Plus un petit papier roulé couvert de parchemin intitullé : Estat des affaires de l’hôpital de Luynes arresté le seize juillet 1675 – Un autre grand papier aussy relié & couvert de parchemin commensant du premier feuillet d’un costé par ces mots : « Table des noms » & au segond feuillet : « Registre de ce qui apartient à l’Hostel-Dieu de Luynes » & de l’autre costé : « Recepte général de l’hôpital fait par moy Nicolas Gaultier » & sur le feuillet suivant : « Misse général », le tout escrit de la main dudit défunct sieur Gaultier – Un autre papier couvert de carton commansant au premier feuillet : « Le dix-huit février 1681 j’ay envoyé à monsieur Crespel, prestre demeurant en la parroise de Ducher en Bertagne » , d’un costé & de l’austre : « Papier de recepte & misse de l’hôpital » commencé le premier de l’année 1681 & finissant par le mois d’avril 1682 – Un austre registre aussy relié & couvert de parchemin, escrit en partie des deux costez, commensant d’un costé par : «Registre des effet de l’Hostel-Dieu de Luynes, 1677» et de l’austre costé par ces mots : « Le quatre février 1678 j’ay payé à Calliard, boulanger » – & en austre papier aussy relié couvert de parchemin escrit pareillement des deux costez par ces mots : « La nuit de Noël 1651, moy Nicolas Gaultier ay commansé à porté la soutanes » & de l’austre costé : « Pour le bois de la Gaudellerie, baillé à un chartier deux escus d’or … »

Tous lesquels ornements, vasses sacrez, livres & papiers ont esté laissés laudit hôpital, & d’iceux chargé les trois sœurs, sauf à elles à disposer de ceux qui leurs ont esté leguez par le testament, et ordonné ce requérant lesdits Desrues & Brulon qu’estrait leurs en sera délivré des articles qui leurs convienent chacun en leurs particulier, & fait dresser le premier procez-verbal pour servir à qui il apartiendra.

Donné par nous juge lesdits jours & an que desus, & a ledit Bruslon desclaré ne savoir signé, lesdittes sœur Urbane & Perrine. Signé : N. Desrues, Morreau, Daulphin, M. Pelgé, P. Baudry, Marie Restru, vaccation.

[Acte n° 88] Suitte de l’inventaire encommencées le 14 may dernier, y continué ce jour entre nous Michel Daulphin & Gabriel Gouais, administrateurs de l’Hostel-Dieu de cette ville et la mère Jeanne de la Passion, supérieure dudit Hostel-Dieu, auquel avons vaqué insy que s’en suit.

– Premièrement en la cuissine avons trouvé : une grande table non fermente, bois de noyer – plus une autre petite table ronde aussy de bois de noyer – plus une autre petite table ronde de bois de sappin – plus un vieil buffect avec deux fenestres – plus deux fontaines de cuivre rouge – deux quoquemarts[4] aussy de cuivre rouge, un grand et un petit – quatre lampes à pommes & une à queues – un rottissoir avec son poid & corde – cinq grands chaudrons d’errain – trois petites chaudières – deux petits bassins à empesser – plus une cloches avec une escuelle de cuivre – plus deux landiers de fer à pomme de cuivre – deux gris de fert – trois pauts (sic), trois de fert & une de cuivre – plus une grande fourchette de cuivre – une paire de crochets à pezer – plus quatre broches à rosty, deux grandes & deux moyennes – plus cinq poëles de fer à frire – six poëlons d’errain – & une passoire aussy de cuivre – trois couvercles de pauts de cuivre – deux escumoires de cuivre – & deux cuillers aussy de cuivre – plus le nombre de cent soixante-&-dix-sept livres d’ettein, tant en petites assiettes, pauts, cuillères, peintes[5], chopines, escuelles servant au pauvres dudit hôpital.

– Dans la boulangerie : une mette – une table de bois de chesne – plus deux landiers de fer – & un bouchoir de fourg de fert – plus deux casse de fert – plus un cousteau de cuisine – plus deux poëles de fert.

– A l’apotiquairerie : trois petits mortiers de fonte avec leurs pilons – un petit bois de list de bois de noyer, deux matellas, deux paillasses, un tour de list – une grande armoire bois de chesne fermante – un buffect à deux fenestrie aussy bois de chesne – plus un autre buffect aussy bois de chesne – plus deux petits bahus dans lesquels sont les linges desdittes sœur Perrine & Urbane qui n’ont pas esté inventeriez – une orloge pendulle avec les poix & cordages – un petit garde-menger – dix-huit chevrettes de fayance & six pauts pour mestre les drogues & necessitées dudit hostel-Dieu – deux petites cassettes à mestre drogues.

– Dans une des chambres hautes : le moulin à passer la farine avec ces toilles.

– Plus dans la chambre haute au-dessus de l’apotiquairerie : un grand bahus fermant à clef – une boiste aussy fermant à clef.

– Dans l’autre chambre haute à costé de celle cy-dessus : une table ronde bois de chesne avec son charlis – plus deux charlis garnys de chacun un tour de serge verte – plus une grande caisse de sappin fermant à clef – deux petits landiers de fert – un bahus non fermant à clef.

– Dans le grenier au desus des salles : une chapelle sans bassin avec son fourneau.

– Dans la chambre où couche le sieur Baudry, prestre dudit Hostel-Dieu : un charlist de bois de noyer avec sa paillasse.

– En la chambre où couche le sieur Lesueur : une meschante couchette & souille, estant dedans où couche le valet dudit hôpital.

– Dans la chambre où on fait la buanderie : deux grands lendiers de fer – & une poëlle[6] à faire lescives – & un trépied – une grande jatte avec sa seille – un coffre de bois de chesne fermant à clef.

– En là dedesus (sic) laditte buanderie : un bois de charlit avec sa paillasse – plus une grande cheses de bois de chesne.

– Dans la chambre servant d’escolle : un petit coffre de bois de noyer – une paire de landiers de fert – cinq croissez toute neuve non parfaite avec plusieurs bois de menuisserie – une grande table avec des traiteaux où escrivois les escolliers.

– Dans le réfectoire : une table d’ardoize – un petit tapis de Bergasme – une orloge servant en pendule avec ces contre-poids – une banselle de bois de chesne.

– Dans les salles des malades : premièrement dix-huit lists garnis, avec trente-&-une couvertures servant à toute la maison – plus cinq petites & trois mattelas servant aux prestre dudit Hostel-Dieu & aux sœurs – linges : six douzaines de draps en tout, tant bons que meschans, servant à toutes la maison – plus cinq douzaines pour le service des dittes sœurs ensienes – plus six douzaines de serviettes, tant bonne que meschantes – plus une douzaines de nappes, tant bonne que meschantes.

Qui sont tous les meubles, meublements qui se sont trouvé laudit Hostel-Dieu, fors une table & trois cuillères d’argent qui apartienne à deffunct monsieur Gaultier & que lesdittes sœurs ont dit estres entre les mains de monsieur le bailly, avec une montre qui a esté baillée en antissement (sic) par la veuve Bigault, plus deux marmittes, une de fer & l’austre de cuivre, avec leurs couvercles, une bassinoire, une poilestte & un fert pour passer du linge, une meschante robe de chambre qui sont laudit Hostel-Dieu, & encorre en appartient à Françoise Berthot une marmitte avec son couvert en payant 24£ audit Hostel-Dieu, plus un meschant lit qu’elles ont dit appartenir à la nommée Geneviève, fille. Comme aussy n’ont esté employé au présent inventaire un list garny, avec le tours vert, apartenant à la ditte Marie Restru, & sa vecelle d’etteim – une boite bahu.

Et quand aux provisions comme de vin, bois, salloirs, beurres, autres choses camestibles (sic), n’en a esté fait aucusnes mention.

Tous lesquels meubles, avec deux bassins à laver de cuivre obmis employé en leurs ordres, sont demeurés ès mains de laditte mère Jeanne de la Passion pour s’en servir laudit hospital ainsy qu’elle avissera bon estre.

Fait & arrestée laudit Hostel-Dieu ledit jour dix-neuf décembre mil six cens quatre-vingt-deux.

(Signé : ) sœur Jeanne de la Passion, Dauphin, Gouais, paraphé.

 

 

[1] Saint Alphonse Rodriguez (1533-1617), patron des jésuites, béatifié en 1825 et canonisé en 1888. Un exemplaire de cet ouvrage a été conservé de nos jours, il porte inscrit sur sa page de garde « ce livre appartient à l’hôtel-Dieu ». Il a été numérisé par le CESR.

[2] Antoine Godeau (1605-1672), évêque de Grasse (1636) puis de Vence (1638), membre de l’Académie Française dès sa création. Il écrivit plus de trente ouvages dont Paraphrase des pseaumes de David paru en 1648.

[3] Officia nova sanctorum. Il s’agit peut-être de l’ouvrage de Bernardo Villadiego paru à Madrid en 1672.

[4] Coquemar.

[5] Pinte.

[6] Plus probablement un poële.

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